vivre au Saharala beauté de la nature

L’eau au Sahara


L’eau au Sahara est très précieuse, comme les Imuhagh aiment le répéter „aman iman“: l’eau c’est la vie. Proverbe auquel il faut toujours ajouter „akh isudar“: le lait est la nourriture.
Pour prendre part à une caravane, dans le temps, l’un des conseils d’une maman à son fils était : prends toi une guerba (une outre en peau) plutôt grande et faite en peau de chèvre et non de bouc, elle s’humidifie plus rapidement et tu pourras la remplir plus vite et tu ne seras jamais à la traîne.
Partir pour traverser le Sahara, du temps des caravanes, c’était marcher plusieurs jours pour atteindre un puits. il fallait donc savoir combien emporter d’eau. Sur les pistes Chamelières, les points d’eau sont souvent éloignés, ça peut aller de cinq à quinze jours de marche pour rallier le puits suivant. S’il arrive, en cours de route, de croiser une personne qui manque d’eau, la bienséance vous contraint à donner à boire, il faut toujours offrir de l’eau, juste après les salutations. Par contre, si votre eau suffit à peine pour arriver au prochain point d’eau, il vous est moralement autorisé de ne pas partager le reste de votre précieux liquide. La raison en est, que si vous veniez à manquer d’eau et que par malheur vous mouriez de soif, cela est assimilé à un suicide. C’est une des lois du Sahara que tout le monde est sensé connaitre.
Dans notre cher monde du tourisme, l’eau est aussi précieuse, et son poids fait souvent défaut, il vaut mieux quand même avoir un peu plus d’eau qu’en manquer. Nous répétons à nos chers touristes que l’eau sert à faire la cuisine, et boire, car il faut boire, c’est très important. Mais pour se laver, on ne donnera qu’un litre par jour, sauf dans les cas particuliers. La vaisselle sera faite au sable propre des dunes sauf pour les grandes marmites. Il faut calculer pour un circuit d’une semaine, environ trente litres d’eau par personne.
Dans les oasis Sahariennes, l’eau est partagée pour l’irrigation des vergers, ces écrins de verdure qui ornent nos paysages désespérément rocailleux et de couleur grise.
Des foggaras (drains d’irrigations) sont donc tracées, creusées et dirigées jusqu’à l’endroit choisi où seront fait des petits jardins. Un bassin sera alors conçu pour accueillir l’eau. Il n’y aura jamais plus de sept jardins autour de chaque bassin. La distribution étant, une journée pour une personne, chacun attendra le septième jour pour pouvoir arroser. J’ai souvent entendu durant mon enfance „ milen aman tufat“: qui a l’eau demain? Pendant que celui qui a l’eau arrose son jardin, les autres copropriétaires s’affairerons à nettoyer le canal, de sa source jusqu’au bassin d’accumulation. En plus de ces canaux d’irrigation, il y avait aussi des puits, pas très profond, l’eau en sera extraite à l’aide d’une poulie, une longue corde, un bac en peau de chameau, ressemblant à un entonnoir dont le tube se replie lors de la remontée, le tout tiré par un zébu. Quand zé bu........... zé plus soif“.

Stacks Image 1037
© 2016 Daniel